Poème illustré par un tableau de :
Eric Bruni
http://www.bruni-gallery.com
La montagne est dodue et boursouflée de neige.
Un manteau rebondi et pas encor souillé
Pare les flancs du Brec, qui paraît si douillet
Qu’on dirait du coton. Mille flocons s’agrègent
Peu à peu sur la pente encor vierge de traces
Qui blanchit lentement. Les Sauzois angoissés,
Que de faux pronostics avaient pas mal stressés,
Sont soudain plus confiants : la dameuse qui passe
Pour aller préparer les pistes les apaise.
Un piquetis d’argent étoile le ciel bleu
De millions de points. L’on en est très heureux
Pour tous ces gens d’ailleurs qui vont skier à l’aise
En se riant du froid. Les flocons tourbillonnent,
Petits lutins flânant avant de se poser
Car ils vont prendre au sol l’aspect trop empesé
D’un bitume tout blanc. La dameuse sillonne
Les coteaux camouflés peu à peu, et la neige
Arrondit doucement l’abrupte pente noire,
Lui donnant la patine écrue d’un vieil ivoire.
Le jour qui naît à l’Est a peint le Sauze en beige