Et si vous essayiez la poudre d’escampette
Pour fuir ces souvenirs qui vous prennent la tête ?
Pour les annihiler, peut-être les couvrir
D’une chape d’oubli ? Oh, les anéantir
Définitivement, et ne plus ressasser
Les blessures d’antan ; ne plus du tout penser
A ceux qui vous ont nui, et laver sa mémoire
De ce qui l’a meurtrie et pollue votre histoire…
Il faudrait effacer par un grand coup d’éponge
Ces cendres déposées qui ne sont plus qu’un songe,
Mais dont le lourd fardeau est d’un poids inouï !
Une éponge magique ? Ou bien un bistouri
Pour extirper le mal fiché dans votre cœur,
Pour en déraciner toute ancienne rancoeur ?
Les jours ont beau passer, la mémoire est terrible,
Qui rameute sans fin des souvenirs pénibles…
Devenir amnésique ? Ou gommer en partie
Ce qui, même éprouvant, fait partie de la vie ?
Quel magnifique rêve ! Il faudrait oublier,
Mais c’est trop demander : l’on est bien trop lié
A ces faits d’un passé rude et endolori
Et l’on doit vivre avec. Parfois même on en rit
Tant ils sont excessifs… La poudre d’escampette ?
Impossible, mon cher, de fuir hors de sa tête…