Poème illustré par un tableau de :
Stanislas Sidorov
www.sidorovart.com
Pluie qui tapes, qui bats et qui tintinnabules
Sur la vitre embuée en y posant des bulles,
Tu ris en trémulant. Jolis grelots d’argent
Carillonnant gaiement, et gouttes voltigeant
Sous le ciel barbouillé par un automne humide,
Vous nous cassez les pieds, et nous sommes avides
De retrouver bientôt notre bon vieux soleil !
S’il est vrai que parfois de gais reflets vermeils
Font scintiller tes nues enflées de gouttelettes,
Tu nous gonfles, la pluie, et ton cher tête-à-tête
Avec le vent d’hiver ne nous sied point du tout !
Va t’en pleuvoir ailleurs et répands-toi partout,
Mais quitte le Midi, ce n’est pas ton pays :
La pluie en continu, ce n’est point pour ici !
Tes longs doigts ruisselants tapotent la fenêtre
Car tu voudrais entrer ; mais n’est point près de naître
Celui qui te voudrait l’hôte de sa maison.
Tu effleures les murs d’obséquieux frissons,
Mais ton joli caquet nous laisse tous de marbre
Car tu n’es qu’un fléau que seuls aiment nos arbres…
Mais tu frappes, tu bats, tintinnant à tous vents.
Heureusement, la pluie, ce n’est pas très souvent
Que tu viens investir nos terres de Provence !
Dégage, l’effrontée ! Tire ta révérence…