Poème illustré par une photographie de :
Gabriele Corno
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L’aile du vent qui bat époussette les cimes
Où la neige au matin s’est empilée en tas.
La montagne éperdue est dans tous ses états :
L’on n’y espérait plus cette abondance ultime
Tant l’hiver était doux depuis bien trop longtemps !
Tel un gros édredon, le blanc manteau ouatine
Les monts que le soleil hivernal argentine
D’une froide lueur. Dépité, le printemps
Déjà prêt à bondir recule à toute allure.
La neige immaculée craque, crépite et crisse
Sous nos pieds enchantés, et sa surface est lisse
Comme l’eau d’un étang. L’atmosphère est si pure
Qu’on en suffoquerait ; on la boit goulûment,
Avalant ce faisant les flocons qui pirouettent
Dans le ciel lumineux. Et la montagne en fête
Des sommets jusqu’au val étincelle gaiement.
Juste froid comme il faut, le gel sculpte la neige
En tout petits cristaux ciselés à façon.
L’hiver, an après an, retient bien ses leçons !
Quelle joie d’ouïr enfin grincer le télé-siège…