La maison de Manu est sur un belvédère.
On dirait qu’elle flotte, accrochée dans les airs
Par un fil invisible, en surplomb du village ;
Certains disent parfois qu’il n’est vraiment pas sage
De vivre ainsi perché comme un étrange oiseau.
Mais Manu est ainsi ! Il rit, et peut lui chaut
De passer quelquefois pour un original
Qui aurait squatté l’aire d’un aigle royal.
Son chalet est ancré sur un roc en trapèze
Et nul autre que lui n’y serait à son aise.
Mais quand le crépuscule éteint sur La Blachère
Les derniers feux du soir ; quand la douce lumière
Décroît tout doucement en la teintant de roux,
Manu est bienheureux ! Il n’est pas aussi fou
Qu’on pourrait le penser ! Son mas vertigineux
Fait de lui un surhomme et l’émule des dieux…