Ne surtout jamais s’investir ;
Etre égoïste et ne penser
Qu’à son seul et cher avenir ;
Avoir l’âme cadenassée,
Ne lui permettre aucun soupir
Ni aucune bonne pensée.
Eradiquer le mot : « Toujours »
De son esprit… à tout jamais !
En effacer un autre : « Amour »,
Et ne point laisser s’allumer
En son coeur ou à son entour
Le moindre espoir d’être charmé.
Ne surtout pas être attentif
Au moindre signe de tendresse ;
Etre résolument rétif
Aux fallacieuses caresses
Et aux épanchements fictifs
De tout amant, toute maîtresse ;
Garder son cœur claquemuré
Dans un dur et parfait cynisme,
Et demeurer bien emmuré
Par les remparts de l’égoïsme :
Seules façons de conjurer
Un fort déplorable optimisme…
Ne pas craindre la solitude :
Nul besoin d’un autre être humain
Pour atteindre sa plénitude !
Ne point chercher une autre main
Pour effacer son inquiétude
Si l’on a peur des lendemains.
Essentiellement, ne pas croire
A la gentillesse des autres ;
Considérer comme accessoires
Leurs simagrées de faux apôtres,
Leurs émotions aléatoires ;
Se garder de leurs patenôtres,
De leurs émois vite envolés !
Savoir résister à l’envie,
Quand on a peur d’être isolé,
De faire fusionner deux vies ;
Et savoir, bien sûr, s’en aller,
Avant que le coeur ne dévie…xxx
Ce poème n’est ni une profession de foi, ni un credo ! Oh non… Mais l’observation attristée de certains êtres autour de nous, pour qui la vie est peut-être plus facile puisqu’ils ne songent qu’à eux…