Cest un coin de forêt se souvenant des fées
Habitant dans les troncs énormes des mélèzes
En des temps très anciens où les arbres parlaient.
Un endroit si magique qu’on n’y est pas à l’aise
Tant elle est sépulcrale avec ces voix qui rôdent.
En hiver elle est nue, et seuls de grands rochers
Aux formes tourmentées et que la neige érode
Emergent du blanc pur qui n’est jamais foulé.
Elle est froide et très sombre. Le soleil y vient peu,
Car même si l’on est dans la Haute Provence,
Il ne connaît pas trop ces vastes futaies bleues
Et ne sait pas chauffer des forêts aussi denses.
Des racines énormes glissant sur le sol
Semblent tout enlacer comme des serpents noirs .
C’est un lieu enchanté dont seul parfois l’envol
D’un corbeau croassant trouble le reposoir.