Sonnet
Eclaboussée de rouge et machurée de jaune,
La forêt s’est parée de ses habits d’automne
Aussi peinturlurés que ceux d’un arlequin.
Il pleut des feuilles d’or comme pluie de sequins
Et les derniers sursauts d’octobre qui finit
Explosent de couleurs. Avant leur agonie,
Les arbres bariolés de tons éblouissants
Sont plus beaux qu’en été ou même qu’au printemps.
La Provence chatoie dans les champs et les bois
Follement colorés sous le ciel de guingois
Au-dessus des collines rousses de soleil.
Car c’est l’exubérance avant la mort prochaine
De la Nature en feu rutilante et vermeille,
Et bientôt le Midi s’en va être à la peine…