Les pins provençaux ont peu d’ombre
Et ce peu n’est même pas frais.
A leur pied ingrat croissent nombre
De maigres plantes desséchées.
Vieux argelas aiguillonneux,
Romarins étoilés de bleus,
Pignes aux écailles piquantes
Couvrent les épines craquantes
D’une jonchée beige et très séche,
Dangereuse comme une mèche.
Il suffit donc qu’un bout de verre
Tombé d’un container ouvert
Brille et excite le soleil,
Pour que ce dernier s’envermeille
En le faisant étinceler ;
Et une fleur orange en naît.
Tout d’abord elle reste sage,
Jusqu’à ce qu’un accès de rage
La fasse exploser en cent feux,
Et se déployer vers les cieux
En un embrasement soudain.
Et le monstrueux assassin
Se met alors à dévorer
Les alentours de saint Tropez.