Le ciel est pâle et froid. La torche du soleil
N’est plus qu’une bougie toute prête à s’éteindre,
La Nature glacée n’ayant plus pour la peindre
Que des tons pâlichons qu’aucun rayon n’égaye.
Le Midi grisailleux s’est recroquevillé
Sous la brume compacte où son cercle s’efface.
Plus de roux rutilants et plus aucune trace
De lumière et de feu dans les nues délavées !
Le ciel est clair et bas, reposant sur les toits
De Marseille affadie sous l’astre-roi trop doux,
Presque décoloré, et qui semble si mou
Qu’on le dirait usé par le carcan étroit
D’un hiver qui se traîne et ne veut pas finir !
Les Marseillais lassés n’ont plus aucun ressort
Car leur soleil malade a perdu ses rais d’or,
Flammèche vacillante et se laissant mourir…