Poème illustré par un tableau de
Johannes Vermeer
(1632-1675)
Pauline était très belle. Elle voulait garder
Sa fraîcheur satinée, malgré le cours des ans…
Quand elle était à Aix, elle vivait souvent
Château de la Mignard(e) chez Jean-Baptiste Rey
Sa baignoire de marbre – elle existe toujours !
Etait alors emplie avec le lait d’ânesses ;
Et pour mieux accomplir l’incroyable prouesse,
On en trayait cinquante à peu près chaque jour !
Les laitières ravies tiraient… et engrangeaient !
Mais ce qu’on ignorait, c’était que les coquines
Récupéraient le lait, en marchandes mesquines,
Pour le revendre ensuite à Aix sur le marché.
Un beau jour cependant un client s’étonna :
« Le nectar équidé sentait l’eau de Cologne » !*
Ainsi fut découvert le manque de vergogne
Des friponnes fieffées venues des Pinchinats,
Qui, couvertes d’opprobre, furent sitôt chassées
Loin de la ville d’Aix : reléguées sur leurs terres
Pendant presqu’une année ! C’en fut fait du mystère
Qui entourait Pauline et sa grande beauté…
* » Provence secrète et insolite « – J.P Cassely
Editions Jonglez