Une immensité jaune ; une Beauce en Provence
Illuminant le Sud ; des blés à l’infini
Ondoyant sous le ciel bleu dur du Haut-Midi ;
Un plateau mordoré où le mistral balance ;
Une terre vibrant d’un trop-plein de lumière :
Tel est le haut plateau non loin de Valensole
Au coeur blanc de l’été, quand la chaleur est folle,
Qui grésille en silence et asséche la terre.
La lavande est coupée. N’en reste que l’odeur
Entêtante et si bleue, plus bleue que le grand ciel
Enserrant le plateau de ses immenses ailes ;
N’en restent que des pieds dont la triste couleur
Se confond avec celle du sol sec et noir.
Oubliée la lavande ! Il n’y a que ce blé
Qui ondule en dansant au rythme de l’été,
Dont l’or fait reculer l’inéluctable soir.
Jaune le haut plateau et jaunes les épis
Sous le bleu dur du ciel lavé par le grand vent.
Un olivier bossu au feuillage d’argent
Troue parfois de son tronc l’ensoleillé tapis.