J’aime l’odeur fleurie des jardins encor verts
Qui commencent pourtant à se teinter de roux ;
Les caprices du temps passant du sage au fou
En moins d’une heure à peine, avec cette lumière
Un peu plus douce enfin ; ces heures, ces moments
Tièdes comme il le faut sans jamais trop d’outrance ;
J’aime les vignes bleues mais encor en dormance
Que de vieux vignerons guignent impatiemment ;
J’aime cette pluie drue, sa soudaine violence
Qui stoppe net un feu du côté de Brignoles,
Suivie d’un grand ciel bleu arrondi en coupole
Sur la garrigue sèche et jaune de Provence.
J’aime que le Midi retrouve un peu la paix,
Qu’un grand calme s’installe après tant de remous ;
J’aime les soirs dorés, écourtés, un peu mous
Sous les rayons couchants d’un soleil apaisé.