Le sous-bois est si roux qu’il a l’air d’être en feu
Comme quand il brûla lors d’un terrible été.
Mais ce sont les tons vifs des nouvelles ramées
Qui flamboient sous la voûte immense du ciel bleu ;
Car avant son retrait le soleil moribond
S’essaie comme toujours à incendier les bois.
Mais cependant plus cool que la dernière fois,
Il agit en artiste, usant de ses rayons
Pour peindre la Nature aux couleurs de l’automne.
Certains rameaux séchés et troués en dentelle
Sont piquetés de noir : négligeant le pastel,
Il les teinte de roux, de brun, d’ocre et de jaune,
Leur offrant la beauté avant leur mort prochaine.
Il y a de la brume, et un pan vaporeux
S’enroule comme un voile autour des troncs noueux
Des pins dégingandés. Là, un bouquet de chênes,
De ceux restant vêtus jusqu’au seuil du printemps,
Adoucit le décor de la triste feuillée
Marronnasse et aiguë de ses feuilles dentées.
Mais rien ne peut éteindre un tel embrasement…