Des ruisselets de pluie glissent en sinuant
Sur la vitre embrumée. Dehors la nuit avale
La cour et le jardin ; l’eau glacée qui dévale
Du ciel noir occulté tombe uniformément.
La maison est un hâvre investi par la pluie
Qui pourlèche sans fin et comme avidement
Les murs tachés de rouille. Un déluge, un torrent
Chuintant infiniment ! La maison est un nid
Bien tiède et bien fermé où l’on peut se lover
Comme au creux de sa mère, en cocoonant au chaud
Alors que l’eau tintinne en millions de grelots ;
Roulé en peloton, l’on entend l’eau tomber !
Car même si l’ondée fait un bruit de mitraille
Sur les tuiles cinglées par l’eau drue qui fouette,
Une impression de paix vient vous laver la tête
Et vous endort tout doux comme agneaux au bercail.