Sonnet
Le temps qui passe en douce arrache peu à peu
Quelques bribes de ci, quelques fragments de ça
A la vie de chacun, l’entraînant pas à pas
Vers cet étrange Ailleurs qu’on voudrait être Dieu !
Il nous faut bien pourtant accepter d’être vieux.
La liste des amis diminue. Pourquoi pas
Aller au cimetière, avec quelques dahlias
Pour égayer un peu les tombes de leur feu
Et prouver aux Anciens combien nous les aimions ?
La vie d’un être humain est telle un papillon,
Ballotée follement de bonheur en malheur
Comme par un vent fou, sans pouvoir rien y faire.
Le temps est sans pitié, nous usant d’heure en heure,
Qui nous pousse cruel vers notre ultime hiver.