Poème illustré par un tableau de :
Elisabeth Fourcade
www.elisabeth-fourcade.net
Pas trop de monde encor ; la plage n’est qu’à nous !
Mais la brise est frisquette et le soleil trop doux ;
Il est vrai que c’est tôt et qu’on n’est qu’au début
D’un mois de juin rétif à saisir qu’on n’est plus
A la male saison ! Mais il nous tarde tant
D’avoir vraiment bien chaud ! Et il devient urgent
De réparer du froid l’irréparable outrage,
Puisqu’il a en sournois effacé ce bronzage
A grand-peine obtenu lors de l’été dernier !
Le ciel un peu voilé et les soirs toujours frais
Ont encor les parfums d’un printemps qui s’attarde.
Nous sommes impatients et vraiment il nous tarde
Que les beaux jours reviennent de l’autre hémisphère :
N’est-ce pas notre tour ? Mais il y a dans l’air
Des signes avérés et qui ne mentent pas :
Les jardins sont fleuris, et le temps pas à pas
Allonge ses journées chaque jour un peu plus.
Les cigales frustrées et qui n’en peuvent plus
Vont s’extraire en douceur de leur tombeau d’hiver,
S’extirpant peu à peu du carcan de la terre
Pour chanter, criqueter, crisser et craqueter
Leur chanson obsédante et qui sent bon l’été.