Il n’y a plus de ciel, mais un voile très pâle
Posé comme un linceul sur les toits de la ville.
L’on n’entend aucun bruit, et un brouillard opale
En dilue les contours ; une brume immobile
Stagne depuis des jours au-dessus de Rousset.
L’on n’y comprend plus rien. L’on attend le mistral
Qui, s’il voulait souffler, pourrait nous libérer
De ce trouble qui point, nous sapant le moral.
La brume est jaune pâle et elle sent mauvais :
Senteur acide et crue comme une odeur de soufre
Qui nous pique le nez. Cette angoisse qui naît
Est le plus souvent tue, et les gens qui en souffrent
N’osent pas la montrer pour n’être point moqués ;
Mais l’on n’a jamais vu d’automne aussi bizarre,
Avec ce temps curieux, ce brouillard embusqué
Au-dessus de la ville. Impression illusoire
D’être coupés de tout, de ne plus rien gérer !
L’on se sent emmurés par un rempart de brume
Dont on est prisonnier, le cœur tout enserré
Par le stress et la peur dans Rousset où s’allume
Parfois une lueur qui clignote et qui bat.
L’on est vraiment inquiets, l’on n’a pas l’habitude
De ne plus rien y voir, même à quelque dix pas.
Sensation de danger, étrange lassitude…