Poème inspiré par un tableau de :
Eric Bruni
www.bruni-gallery.com
Le printemps revenu a semé dans les champs
En frêles broderies des fleurs si délicates
Qu’elles meurent très vite, en un infime instant,
Dès que souffle la brise aux ailes incarnates.
Leurs tiges sont ténues, supportant des corolles
Eployées pour deux jours à la mitan de mai
En tapis ondoyants où palpite le vol
De mille papillons et d’insectes légers.
Fleurettes colorées, brindilles aériennes
Ecloses dans les prés dès le premier soleil,
Ce sont de petits riens ; choses arachnéennes
Faites pour durer peu et fluettes merveilles.
Leur joliesse est fragile et bien courte leur vie
Qui ne laissera rien au long cours de l’année
Qu’un éclair bien trop bref perdu dans l’infini :
Un pur instant de grâce, un éclair de beauté…