Flocons blancs, blancs flocons. Des bribes de lumière
Voltigent lentement depuis la prime aurore
Sur le Midi glacé, du Sud jusques au Nord :
Des flocons argentés et qui pointillent l’air
Du piquetis léger d’étoiles miniatures
Voletant au-dessus des terres provençales,
Assaillant terre et ciel de leurs douces rafales.
En Ubaye, le Pelvat s’est ouaté de fourrure,
Parure immaculée qui en lisse les pentes ;
Et il en est ainsi dans toute la montagne
Qui peu à peu se change en pays de Cocagne :
Tranquille changement, métamorphose lente
Transformant tout le Sud en terre féérique !
Barcelonnette est blanc tout comme Cavaillon.
Du Nord jusques au Sud volent des bataillons
De flocons aériens et partout identiques.
Ils survolent Marseille ; et notre Bonne Mère
Où ils se sont posés avec force irrespect
Est coiffée maintenant d’un bizarre bonnet
Rond et immaculé… L’atmosphère est légère
Du Sud jusques au Nord en ce Midi étrange
Que la neige en un jour a comme unifié
En peignant tout en blanc. Tout y est nivelé
Par un velours cachant pépites comme fange.