Allez, mes amis, il faut rire,
Faut s’amuser éperdument,
Boire, chanter, s’aimer, sourire…
Quoi, ce n’est point trop le moment ?
Mais il le faut, absolument,
Puisque nous sommes condamnés
A « confiner » à la maison
Pour suivre la loi édictée
Mardi matin ! C’est à foison
Que des oukases sont tombés
Sur les malchanceux que nous sommes.
On va donc tenter d’être heureux,
Continuer à vivre comme
Si ce microbe désastreux,
Ce cataclysme et ce qu’on nomme
Epidémie ne pouvaient être…
Buvons encor de ce bon vin,
Comme le faisaient nos ancêtres,
Tout aussi fous et aussi vains
Que le seront nos fils à naître.
Pas de progrès, toujours semblable :
Non, l’Homme ne progresse point !
Mais faisons mine d’être aimables,
Débouchons avec un grand soin
Cette bouteille vénérable.
Chantons donc et rions encore,
Oublions vite le malheur
Créé par l’Homme qui adore
Saccager toute joie en fleurs !
N’y aura-t-il donc plus d’aurore ?