Poème illustré par un tableau de :
Ysabelle
Depuis que j’ai l’âge que j’ai,
J’ai compris que j’étais mortable*
Et qu’il était indispensable
Que j’aie encor force projets,
Désirs, idées, plaisirs et rêves ;
Qu’il fallait vivre chaque instant
Et profiter de tout son temps ;
Oublier qu’une vie est brève,
La savourer avec passion,
Sans songer qu’on n’est plus à l’âge
D’affronter de trop gros orages ;
Penser à soi, sans condition ;
Chercher tous les plaisirs du monde
Qui vont disparaître bientôt ;
Mener une vie de château,
Alors que fulmine et que gronde
La Camarde prête à faucher
A grands coups de faux l’impudente,
Cette poétesse imprudente
Qui s’évertue à la narguer.
Car après tout, qu’importe l’âge
Puisque je m’en vais rajeunir
Et ne plus jamais retenir
De la vie que ses avantages…
* Néologisme vettique : pas joli, mais convenant fort bien au sujet, non ?