Poème illustré par :
Louis Aston Knight
(1873-1948)
Dans le jardin les fleurs se fanent peu à peu
Et, à les voir mourir, la mélancolie point
En vous serrant le coeur. Verra-t-on l’an prochain
Leurs délicats boutons déployer sous nos yeux
Leurs si jolis pétal(es) ? Le ciel d’un gris passé
Délave la couleur des roses près du puits.
Au loin Salon s’endort. Le soleil assoupi
Pose sur les toits roux un reflet mordoré.
Le plumbago n’est plus, ni les gueules de loup…
Les jarres dégoulinent de tiges jaunies.
Il faudra tout couper puisque tout est fini…
Et l’automne est si long qui va détruire tout !
Mais pourquoi nous sommes-nous donné tant de mal
A faire ainsi pousser des plantes qui se meurent ?
Si nous devions compter cette peine et ces heures,
Nous n’en finirions plus ! Le fond de l’air est sale.
C’est sûr : il va pleuvoir ! Mais à quoi va servir
Cette pluie dégouttant des cheneaux encombrés
Par les premières feuill(es) ? Le ciel gris est plombé…
L’été n’aura duré que le temps d’un soupir..