Ermeline

bergère

Il y avait jadis non loin du Val d’Enfer
Une fort jolie fille appelée Ermeline.
Ses cheveux d’or très pâle inondaient de lumière
Son ravissant visage, et ses yeux violine

Etaient comme deux lacs profonds et insondables.
Incroyablement belle et semblant l’ignorer,
Vivant modestement dans une pauvre étable,
Une simple bergère au milieu de bergers !

Un jour un troubadour qui se rendait aux Baux
Rencontra Ermeline assise sagement
A garder ses moutons en jouant du pipeau.
Il était beau garçon ; il devint son amant,

Puis voulut la quitter quand il s’en fut lassé.
Mais c’eût été trop simple, et pour la pastourelle,
Il n’était point question d’être ainsi délaissée :
L’homme rejoignit donc la triste ribambelle

De ceux qui par malheur avaient eu la malchance
De rencontrer la belle et de s’en faire aimer :
Un claquement de doigts, et du sol de Provence
Jaillit incontinent un tout nouveau rocher !

Il y en avait cinq, dispersés dans la lande,
Immobiles, rugueux. Et dès qu’on s’approchait
Des rocs dressés tout droit, l’on pouvait même entendre
Au coeur froid de la pierre un coeur qui palpitait…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Contes. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *