Poème illustré par un tableau de :
Eric Bruni
www.liensutiles.org/ebruni.htm
Tout semble terminé ; le grand cirque d’hiver
S’est enfin apaisé. La montagne tranquille
Nous a tous renvoyés dans le creuset des villes
Et peut reprendre haleine . N’y est resté ouvert
Qu’un petit restaurant qui s’ennuierait tout seul
S’il n’était sur la route allant vers le village.
Le ciel est presque bleu, avec un seul nuage
Accroché sur le Brec dégagé du linceul
Qui le couvrait encor il y a quelques jours.
L’on entend le glouglou de la neige qui fond
Et creuse de ses rus de jolis petits ronds
Sur la piste où résiste un tapis de velours.
S’il gèle encor le soir, il fait chaud à midi.
De la neige encor vierge est cependant tombée,
Qui couvre les sommets de sa neuve jonchée ;
Mais elle se disloque un peu plus chaque nuit.
Les pentes qui verdoient, les mélèzes moins nus,
Semblent former un choeur champêtre et printanier.
Le petit bois de pins s’est sans doute peigné
Pour être si joli, le beau temps revenu !
La montagne respire et prépare en secret
Son printemps lumineux sous le ciel clair d’avril.
Un gai soleil flamboie, l’hiver est en péril,
Et nous n’en éprouvons vraiment aucun regret.