Oh, viens t’en là, tout près, afin que je te dise…
Approche-toi plus près, mon autre moi, ma soeur,
Car un trop grand chagrin me déchire le coeur.
Dehors il fait très froid, c’est l’automne, et la bise
Secoue fort les volets pour pénétrer chez nous.
Mais peu me chaut vraiment que le temps soit sinistre !
Il ne peut l’être plus que mon âme n’est triste…
Et l’insidieux malheur qui m’a mise à genoux
M’a fort désemparée. Explique-moi pourquoi
Nous sommes si souvent tout perclus de contraintes
Et de choix douloureux exacerbant la crainte
De faire quoi qu’on veuille un grand n’importe quoi.
L’on est souvent bien seul et comme au fond d’un trou.
Il y a des moments où l’on est en partance
Vers un monde inconnu ; où l’on n’a plus confiance,
Où trop de gens haïs tournent autour de nous…
Ecoute-moi, ma soeur ! Viens t’en, conseille-moi.
Essaie de me guider vers un chemin facile
Où je ne serai plus si seule, si fragile…
Oh, mais non, laisse-moi : tu ne comprendrais pas…