Le mois de juin fulmine : on vient juste d’élire
Le joli mois d’avril plus beau mois de l’année.
Il en est si jaloux qu’il s’est sitôt vengé
De tous les Provençaux en les faisant souffrir
Avec force pluie, vent, orage et même froid,
Le tout assaisonné de giboulées de grêle !
Les gens anéantis sous ce funeste ciel
Gris et ennuagé se demandent en quoi
Ils ont démérité et quel est leur forfait :
Un mois de juin pareil, ils n’en ont jamais vu !
Et alors qu’ils devraient tous aller presque nus,
Ils sont abasourdis de se voir habillés
Presque comme en hiver d’habits bien trop épais.
Les fleurs frigorifiées abaissent leurs corolles
Dégouttantes de pluie et fripées vers le sol,
Ravalant leur parfum et cachant leur beauté.
Un fichu mois de juin ! Triste début d’été…
Jardins dégoulinants, garrigue ruisselante,
Parapluies déployés et terrasses dormantes :
Le soleil pâlichon se demande où il est !
Il nous va donc falloir faire grande allégeance
A juillet qui s’en vient, l’air un peu suspicieux.
Mais ça devrait aller : il y a dans les cieux
Un petit rien du tout qui s’appelle… espérance !
Encore un bien jolie poème ! J’espère que cette année il sera bien ensoleillé !