Poème illustré par un tableau de :
Annie Rivière
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Le matin de bonne heure, on entend les oiseaux
Tuituitant à tue-tête. Ils offrent au printemps
Leur plus joli concert, le plus tonitruant,
Poussés par leurs amours et leur estomac gros
D’un grand vide abyssal : planquez-vous, les chenilles !
Dès les premiers rayons de l’aube printanière,
Quiconque d’entre vous quittera sa tanière
Se verra avalée, minuscule broutille
Grassouillette et dodue ! Serait-ce pour vous plaire
Et pour vous attirer que vos ennemis chantent ?
Cet hymne printanier et dont nos coeurs s’enchantent
Serait-il imposteur ? Voici un grand mystère
Qu’on ne résoudra point ! Cependant ils ramagent,
Sifflent, roucoulent, tweet ! trillent en s’ébrouant
Et font trémuler l’air de leurs cris et leur chant :
Esbaudissez-vous en puisque tel est l’usage.