C’était un jour d’été, au début de juillet
Quand le ciel grille tout. Quand la plage est brûlante,
Quand le soleil est fou, quand personne ne tente
D’y aller à midi. Sauf Jean qui s’est noyé.
Insouciant casse-cou, il s’était étendu
Là où la mer saphir vient câliner le sable,
Son doux effleurement balancé et aimable
Rafraîchissant son corps beaucoup trop détendu
Sous les rayons fatals tels un tir destructif ;
Inconscient du danger, de l’attaque insidieuse
Du soleil forcené, de la mer doucereuse,
L’un à l’autre mêlés pour être plus actifs.
Quand il a eu trop chaud, le garçon s’est jeté
En hurlant de bonheur dans les vagues si fraîches.
Ne se rendant pas compte, insensé, que les flèches
Du soleil meurtrier l’avaient fragilisé.
C’était un trop grand choc, il n’a pas résisté ;
La mer l’a enlacé, diabolique drôlesse,
Et offrant à la Mort sa vie et sa jeunesse,
Elle a foudroyé Jean ; son cœur a éclaté.
Et pourtant il aimait ardemment le soleil
Et la mer séductrice. Un trop plein d’insouciance
Due à ses dix-huit ans ? Sa joyeuse imprudence
A livré le garçon à son dernier sommeil.