Poème illustré par :
Patricia Grandin
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Le soleil est moins jaune et moins rond et moins chaud
Que dans notre Algérie *: il fallait bien s’y faire !
Nous avons dû apprendre au mitan de l’hiver
Que le Français d’ici se parle avec des mots
Parfois bien différents de ceux de par-chez nous.
Comme on n’avait plus rien que nos mains dans nos poches,
Qu’on voulait nous parquer dans des endroits très moches,
Nous avons fait fissa d’un tout petit Carnoux
Notre ville pied-noir d’au-delà de la mer.
Des pionniers marocains nous avaient précédés
Dans la garrigue grise et avaient commencé
A édifier Carnoux sur quelques tas de pierres :
Nous avons poursuivi l’oeuvre de nos Anciens
Et rebâti ici le monde d’autrefois.
Tout au moins essayé ! Même si quelquefois
Nous avons l’impression qu’on ne nous comprend pas !
Mais nous sommes bien vieux ! Et la jeune relève
Est vraiment francaoui : tant mieux au moins pour elle
Car c’est vrai qu’à Carnoux la vie peut-être belle.
Notre Algérie à nous fut sans doute un beau rêve…
*Poème offert à la municipalité de Carnoux