Poème illustré par un tableau de :
Boyl
L’air qui froufroute au ciel ne cesse de couiner
En faisant mousser l’eau stagnant dans le bassin .
Une feuille s’envol(e) . Les épines du pin
Tombent en piquants drus , étouffant l’olivier .
Car depuis quelques jours la brise s’est levée ,
Encor douce et bénigne au creux bleu du matin .
Elle pétille , craque , et titille le thym ,
Badinant au jardin, secouée de hoquets .
Elle est folâtre encor , et c’est rare en Provence
Où le vent ne sait qu’être un hymne à la violence .
C’est encor un zéphir tout boursouflé d’odeurs .
Mais elle porte en elle la graine du mistral ,
Et si le froid s’installe aux terres boréales ,
Elle se déploiera en fléau ravageur .