Poème illustré par un tableau de :
Roselyne Rosso-Bruno
www.rosso-bruno.com
C’est une ville d’eau aux multiples fontaines
Qui roucoulent partout dans des bassins verdis.
Elle semble immuable et parfois assoupie
Quand le soleil trop chaud lui dicte sa géhenne.
Mais elle a deux aspects, et c’est en souveraine
Sage ou écervelée qu’elle mène sa vie.
Elle est folle et austère, réservée et hardie,
Et montre double face à ceux qui s’y promènent.
Royal et rafraîchi par d’énormes platanes,
C’est le cours Mirabeau qui l’a coupée en deux.
Gouailleur et léger, populaire et ombreux,
Le côté Nord est gai, même quand le mistral
Pour titiller un peu sa langueur occitane
Décoiffe la terrasse où badent les Aixois.
Le côté Sud est noble, altier et bien plus froid ;
Il y a moins de gens nez au vent qui y flânent.
Aix y est symétrique, et ses maisons anciennes
Y sont de pierre blonde et de piliers ocrés.
C’est un quartier sérieux et grave, qui se taît ,
Avec un peu de morgue et de grâce hautaines.