L’acrophobe

falaise

J’aimerais tant rester debout au bord du monde
Ou surplomber sans peur l’arête d’un ravin,
Mais ça m’est impossible et mon beau rêve est vain…
Monter toujours plus haut, contempler à la ronde

La Provence étalée du Nord jusqu’à la mer ?
Voir le panorama, les pieds bien accrochés
A un sol ferme et sûr et sans peur de tomber ?
Je ne pourrai jamais, accrochée comme un ver

A la terre d’en-bas par cette infirmité,
Ce vertige qui rend mes jambes toutes molles.
Cette peur insensée et ce coeur qui flageole
M’empêchent de gravir les pentes convoitées :

Je ne verrai jamais les Alpes que du bas !
Quelques mètres de plus ? J’ai déjà la nausée
Au tout premier niveau… Oh, pouvoir me hisser
Sur la montagne nue par des couloirs étroits

Pour voir enfin d’en haut un monde tout petit !
Etre réincarnée dans le corps d’un chamois,
Sauter de roche en roche et sans aucun émoi !
Mais mon vertige est là, qu’on nomme acrophobie :

C’est pire qu’une peur, c’est une maladie !

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans La Haute Provence, Les gens. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.