A Marseille, au printemps, les filles sont jolies
Avec leur teint nacré parfois éclaboussé
De taches de rousseur, et leur corps élancé
Recherchant le soleil avec gloutonnerie.
A Marseille, au printemps, les filles d’opaline
Dénudent leurs mollets que le soleil oblong
Va colorer tout doux au fil des jours plus longs
Pour les repeindre d’or, comme des nectarines.
A Marseille, au printemps, les filles encor pâles
Exposent leurs bras nus aux tout premiers rayons
Qui s’en vont les bronzer tout comme des brugnons.
Les filles au printemps ont une peau d’opale
Délicate et rosée, encor fragile et tendre :
Un satin velouté, un velours sans défaut…
En juin elles seront dorées comme il le faut,
Et c’est à ce moment qu’il leur faudrait entendre,
En tentant de ne pas paraître trop moqueuses,
Les conseils judicieux et doctes des aînés
Leur prônant de couvrir leur joli petit nez :
Mais les fill(es) du Midi ne sont pas bien sérieuses !