Voluptueusement allongé sur ses plages,
Marseille est caressé par la mer qui roucoule
Et fait sa chattemite. Et l’incessante houle
Le berce en le charmant de son doux clapotage ;
S’enroulant tout autour des côtes découpées
Par le temps et le vent, les eaux se pelotonnent
Au creux de chaque roche et jamais n’abandonnent
Le grand port subjugué et comme ensorcelé.
Mais la mer aujourd’hui n’est que délicatesse
Pour être absoute enfin des innombrables fois
Où elle le secoue, le brime et le rudoie :
Doucereuse parfois et bien souvent traîtresse !
Marseille l’indulgent tente donc d’oublier
Les jours où l’eau marine est vraiment trop brutale,
Appréciant toutefois quand ce fieffé mistral
Le venge en fouaillant l’ennemie bien-aimée ;
Car elle est belle alors, révulsée, pantelante
Sous les coups de fouet du vent impétueux,
Ses flots semblant monter jusqu’au plus haut des cieux.
Marseille aime bien voir malmener son amante…