La mort lente

Cyprès

Il est un vieux cyprès planté dans un bayou
Tout là-bas en Louisiane ; et l’eau du marécage,
Faisant fi du respect dû à son très grand âge
En clapotant tout doux effleure ses genoux*.

Il est enguirlandé par la mousse espagnole
Qui orne sa ramée d’un étrange jabot.
Effleurant par endroits la surface de l’eau
Tant ils sont longs et fins, ces rubans banderolent

Les branches en bois noir de la rude dentelle
D’un curieux végétal ! Mais cet hôte importun
Pendouillant du géant tant aimé des Cajuns,
Ne l’étrangle-t-il pas d’une triction mortelle ?

Tel un postiche étrange, il est collé à lui
En tristes favoris. Parasite grisâtre
Qui pare l’arbre fier de festons trop douceâtres,
Peut-être pompe-t-il sa force avec sa vie…

*Nom donné à des excroissances « respiratoires » de cet arbre immergé

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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