Une ruelle en creux où dévale la pluie ;
Une calade en V où le temps sans répit
A rongé et lissé les pierres des chalets ;
Une bien vieille rue maintenant oubliée
Des anciens montagnards, abrupte et caillouteuse,
Qui dévale la pente où nulle pelleteuse
N’a jamais entrepris le moindre des travaux ;
Un passage oublié tout au fond d’Entrevaux.
N’y viennent en été que quelques vacanciers,
Pas mal dépaysés mais heureux d’y trouver
Une vie cristalline éloignée de Paris :
Une existence calme où le moindre des bruits
Fait vibrer l’air serein d’un grand coup de canon.
Une ruelle usée et à califourchon
Entre le temps d’antan et le temps de demain ;
Une vieille ruelle où le temps s’est éteint…