Où est l’été brûlant que nous avons connu
L’an dernier à Carry ? Tu as sorti un châle
Pour te couvrir un peu ; et la lumière pâle
De la lune en croissant caresse ton corps nu
Qui frissonne de froid. Une légère brise
Soulève tes cheveux comme un voile léger
Ou l’aile d’un oiseau. Si nous allions nager ?
La mer languide est calme, et sa tiédeur nous grise
Sous le ciel lumineux où cliquent des étoiles.
Je te tiens dans mes bras et tu es ma sirène…
Ton ventre est satiné ! Tu es soudain la reine
D’un grand monde liquide où mon désir fait voile !
Ton corps ploie contre moi. Ta longue chevelure
Epandue sur la mer flotte comme une fleur
Aux longs pétales clairs ; et sa blonde couleur
Est une tache d’or sur l’étendue obscure
De l’onde qui frémit sous nos corps enlacés.
Nous oscillons tout doux ; l’eau amie nous camoufle,
Légère et attiédie. Seul nous frôle le souffle
D’un vent arachnéen qui ne fait que passer…