Poème inspiré par :
David Hockney
www.artiste.com/david-hockney/
A l’issue du printemps le soleil semble encore
Raisonnable et bénin. Et ses tendres rayons
Nous frôlant doucement de leurs jolis doigts d’or
Tièdes et délicats, c’est sans hésitation
Qu’on se laisse charmer. On s’allonge tout nus
Au bord de la piscine où la pleine lumière
Du nouveau mois de juin va nous manger tout crus.
On ne s’en rend pas compte et l’on n’en a que faire :
On est bien, l’on a chaud et le jardin ronronne.
Ca sent si bon le vert, la brise est parfumée !
La fontaine roucoule, un gros frelon bourdonne,
Mais on ne peut bouger. Et pourquoi le chasser ?
Le soir, on est très las ; on n’a pourtant rien fait
Que de passer son temps à bader au soleil !
Et ce n’est qu’au moment où il faut se coucher
Qu’on admet notre erreur, l’épiderme vermeil !
Car l’immonde gredin nous a encor trompés !
Nous sommes des crétins ; tous les ans il jubile
Et se fait une joie de nous avoir grillés !
Il a encor gagné et notre peau rutile.