Poème illustré par un tableau de :
Ph. Gaillet
http://gaillet.chez.com/
Il fait tellement chaud qu’on en est accablé.
On respire très mal et l’on attend prostré :
Peut-être un peu de pluie, quelques bribes de vent,
De l’air un peu plus vif qu’on boira goulûment.
Sans doute que ce soir sur le coup de onze heures
Vont souffler sur la ville un zeste de fraîcheur,
Des bouffées de mistral ou un peu d’air marin ?
L’air doit enfin bouger sous la voûte d’étain !
Mais il est inactif. Une morne torpeur
Immobilise tout. Cet excès de chaleur
Etonne même ici où l’on a l’habitude.
On se sent engourdi, ivre d’une hébétude
Qui rend si lent, si las qu’on n’en peut plus d’attendre
Un soupçon de fraîcheur, un temps un peu plus tendre.
Mais le ciel est trop pâle. Il faut guetter encore
Le mistral immobile englué dans le Nord.