Poème illustré par un tableau de :
Alexandre Séon
(1855-1917)
Il fait toujours diablement chaud
Bien que le vingt août soit passé.
La garrigue est sèche, et l’été
Est encor actif aux fourneaux.
Et même si l’on se sent las
Des effets de la canicule,
Même si le soleil recule
Sur l’horizon toujours plus bas,
On ne comprend pas cet ennui.
On se demande pourquoi naît
En soi ce spleen inexpliqué,
Ce soudain mal-être inouï.
Et puis l’idée s’en vient, banale :
Dessus l’olivier du jardin,
– Petit cataclysme anodin –
S’est tue la dernière cigale.
C’est son crissement qui nous manque,
Tempo de chauds matins vermeils,
Battements du pouls du soleil
Des Alpilles jusqu’aux calanques.