Poème illustré par :
Josette Mercier
www.josettemercier.ch
La lune de septembre a soufflé cette nuit
Sur le jardin frileux tendant à s’endormir.
L’haleine de la lune – un ravissant soupir –
A fait frémir tout doux la haute haie des buis,
Puis elle a effleuré le grand micocoulier
Dont les feuilles déjà commençaient à roussir ;
Un saule se penchant sur l’étang de saphir
En a été lui-même tout éclaboussé ;
Et la lueur nocturne a cuivré le feuillage,
Le ciselant d’or pur pour le rendre joli.
Chaque soir un peu plus, un peu plus chaque nuit,
La nuit bleue de l’automne et le vent des orages
Peignent tout le jardin de chaudes teintes brunes.
Chaque fois plus châtains, un peu plus mordorés,
Les arbres frémissants se laissent enfiévrer
Par le souffle ténu et grisant de la lune.