Sais-tu bien, cher amour, que quand l’automne vient,
Il me souvient encor des soirées frissonnantes
Où nous faisions du feu ? De ces amours ardentes
Depuis évanouies, il ne reste plus rien
Que souvenirs ternis par l’âge et par le temps.
Enlacés devant l’âtre aspergé d’étincelles,
Nous étions fous, alors ; et tu étais si belle…
Où se sont donc enfuies nos émotions d’antan ?
Cher amour, sache-le : je t’aime encor un peu,
Mais quand l’automne est là et que revient novembre,
Je suis trop fatigué pour rallumer le feu
Tout éclaboussé d’or et de paillettes d’ambre.
Je me recroqueville : il fait tellement froid…
Et je suis bien trop vieux pour d’ultimes émois.