Le silence blanc

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Effleurant la montagne, une lumière pâle
Sourd de l’horizon bleu. Le tout petit matin
Fait luire doucement la neige de satin
Que n’a encor souillé rien d’impur ni de sale.

Le soleil gris n’émet qu’une faible lueur.
Il n’a pas mangé l’ombre emplissant la vallée,
Tapissée elle aussi de neige immaculée
Tombée pendant la nuit. Des traînées de vapeur

Sont accrochées aux toits enneigés du village
Si lourdement chargés qu’ils semblent sur le point
De ployer sous le poids d’un épais embonpoint,
Et leur faîte estompé frémit comme un mirage.

Perché sur le clocher, un énorme choucas
Tout aussi saugrenu qu’une sombre gargouille
Est sorti de l’enfer. Immobile, il bredouille
Un noir coassement, sonnant comme fracas

Dans le silence blanc pétrifiant Enchastrayes.
Le ciel est brumasseux. Le clocher gris pointu
Se mettant à sonner chasse l’oiseau tortu
Qui s’enfuit éperdu aux confins de l’Ubaye.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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