Se pourrait-il qu’un jour dans la Station s’éteigne
Le joyeux brouhaha de l’hiver revenu ?
Que cette pandémie maudite nous astreigne,
En nous montrant prudents, à plus de retenue ?
Nous faudra-t-il skier en gardant nos distances,
Nous tenant éloignés bien plus qu’en temps normal ?
Faudra-t-il supprimer ces soirées où la danse
Et l’alcool bon marché n’étaient qu’un demi-mal
Comparés aux bienfaits de nos séjours là-haut ?
Le Sauze sans gaieté, sans ce remue-ménage
L’éveillant en hiver de ce triste fléau
D’un novembre endormi ? Oh, mon Dieu, quel dommage
Et quel gros crève coeur ! Et ce réchauffement
Qui mange notre neige ? Où retrouver l’ivresse
De dévaler la pente avec des hurlements
De joie presque sauvage et de folle allégresse ?
Oui ! Mais si en Ubaye la montagne apaisée
Retrouvait tout là-haut ses hivers d’autrefois ?
Peut-être est-ce normal qu’aussi longtemps lésée,
La Nature se venge en imposant sa loi…