Poème illustré par un tableau de :
Dubois-Gérard
www.dubois-gerard.com
Au bord de la falaise et sous un ciel de plomb
Se dresse un château gris abandonné au vent.
Arc-bouté sur la roche il s’accroche au surplomb
Qui domine la mer de son mur ocre et blanc.
Les quatre tours, les murs, et le donjon ruinés
Sont arrimés au sol depuis plus de mille ans.
Le souffle du mistral ne peut les arracher
Du granit attaqué par les flots rugissants.
Et en bas, patiente, telle un monstre qui ronge,
L’eau insidieuse et bleue ne se lasse jamais.
La plage très pentue, gorgée comme une éponge,
Peu à peu se délite en creux et se défait.
Un jour viendra sans doute où l’eau aura raison
Du manoir belliqueux dressé sur ses ergots.
Aussi fragile alors qu’une frêle maison
L’orgueilleux édifice s’abattra dans les flots.