Poème illustré par un tableau de :
Gustave Vidal
(1895-1966)
Il va falloir passer encor tout un hiver
Dans ce maudit taudis où moults courants d’air
Vous hérissent le dos de leur souffle glacé.
A l’écart de la ville car le coût du loyer
Y est vraiment moins lourd ! Mais comment endurer
Cet hiver provençal si dur à supporter
Quand hurle le mistral ? Quand on a l’impression
Qu’il va désagréger les murs de la maison
Et que ses courants d’air qui s’immiscent partout
Tels de longs doigts glacés vous effleurent le cou !
Qui vous contraint aussi à bien tout calfeutrer !
On vous a pourtant dit qu’il y a du danger
A tout boucher ainsi. Mais on a bien trop froid
Pour agir sagement ! Le besoin fait la loi…
Et maudite saison fatale aux pauvres gens
Que ce fichu hiver : c’est le temps des tourments !
On ne peut plus chauffer ainsi qu’il le faudrait :
Cela coûte trop cher, et même si c’est vrai
Que c’est bien pire au Nord, on se fait du souci
Quand arrive décembre et tout son lot d’ennuis.