Les illusions d’un chat rêveur

Poème illustré par un tableau de :
Valentin Vallin Masson

Un chat lové en rond dans son panier soupire
Car il rêve aux souris qu’il ne prendra jamais.
Pourquoi ne crois-tu pas que j’ai vu un sourire
S’esquisser en secret sur son minois de jais ?
C’est qu’il ne permet pas qu’un inconnu connaisse
Ce secret divulgué à sa seule maîtresse :
Il fut  Prince Charmant en de très anciens temps !
Pour le tirer un jour de l’univers des bêtes,
Il lui faut un baiser, un baiser de sa Vette
Qui le récupéra trempé et grelottant :

Il venait de subir une sacrée raclée,
La pâtée infligée par un matou du coin ;
Mais ce ne fut pas tout : après sa dégelée,
Le veto* le castra, tout  juste quelques points
A un certain endroit… Une suprême injure !
Mais il est inconscient de sa déconfiture
Et espère toujours, ignorant le forfait,
Que Vette annulera l’horrible maléfice.
Il ne se doute pas qu’il est pourvu du vice,
Terrible pour un chat, de non-conformité !

Il n’est plus bon à rien… S’il redevient un homme,
Ce sera compliqué de faire le faraud
Auprès de fiancées ! Il vaudrait mieux, en somme,
Rester le chat qu’il est ! Mais c’est un beau salaud,
Celui qui l’a privé de sa belle… énergie,
Tout autant que l’amie qui trop souvent oublie
Qu’elle a fait sacrifier sa… masculinité !
Le minou qui l’ignore attend toujours la bise
Qui le délivrera des croquettes exquises,
Parfois même bio, qu’il ne peut plus pifer !!!!
* Le vétérinaire en langage familier

 

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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