Eperdu de chagrin ! Et perdue à jamais
La possibilité d’oublier ces regrets
Qui sclérosent son coeur ! Pourquoi être parti
Et pourquoi n’être pas resté près de l’amie
Qui aurait vraiment pu éclairer ses vieux jours ?
Pourquoi donc avoir craint les chaînes de l’amour ?
Il est seul maintenant ; l’automne décolore
La campagne alentour semblable à un décor
Où s’éteint peu à peu un reste de lumière.
Les feuilles qui tournoient dessinent sur la terre
Des rondes desséchées par le ciel de novembre.
Le mistral qui gémit veut entrer dans sa chambre
En forçant ses volets refermés bien trop tôt.
Il préfère sa nuit. Il y est bien au chaud,
Replié sur lui-même ainsi qu’un vieil enfant.
L’automne au diapason du chagrin oppressant
Qui lui dévaste l’âme est triste cette année :
Pas de roux ni de feu, pas de feuilles dorées !
La garrigue est bien fade et les bois sont tout gris
Comme ces jours si lourds qui pèsent sur sa vie.