Poème illustré par :
Dubois-Gérard
www.dubois-gérard.com
Bien qu’il soit encor tôt, la touffeur de l’été
Est déjà si prégnante au coeur de la vallée
Qu’on cherche la fraîcheur en haut du Lubéron,
Dans l’immense cédraie où le vent fleure bon
La résine dorée chauffée par le soleil ;
Ponctuant le silence de notes vermeilles,
Le chant sec des cigales craquète et cliquète.
On va pique-niquer tout au bord de la crête
Sur un rocher bien plat sous les arbres géants.
Tout en bas la Durance est comme un long serpent
Un peu maigre parfois. On voit même ses os
Là où la sécheresse a bu toute son eau !
Le paysage est tel autour du vieil Oppède
Qu’on se sent apaisé ; on a le coeur qui cède
Face à tant de beauté. Les cèdres sont si hauts
Qu’ils touchent les nuées du bout de leurs rameaux
Qui forment une grille. Et leur ombre est si noire
Qu’on est dans la pénombre bleue d’un presque soir.
L’air est vif et ronronne au coeur de la forêt
Surplombant la Provence assommée par l’été.